Ce devait être la fête du badminton danois lors de ces championnats du monde de badminton 2014 à Copenhague. Jusqu'ici, la ferveur de l'événement avait offert au public de la Ballerup Super Arena de nombreuses opportunités de s'enflammer pour les siens. Mais ce Jeudi à Copenhague, le Danemark a vécu un long calvaire. Et fait le deuil de bon nombre de ses ambitions sur son sol. Seule satisfaction : ils n'auront pas été les seuls à perdre gros en cette terrible journée de 1/8èmes de finale des Mondiaux 2014.

Jorgensen, un viking à terre

Les images marqueront longtemps les passionnés de badminton. Jan O Jorgensen, au sommet de son art, prêt à briguer le titre mondial, et pourtant en larmes, le rêve d'une performance à domicile brisé. Le Danois de 26 ans rêvait de gloire. Son genou droit en a décidé autrement en tout début de premier set face à Chou Tien Chen (21-9, 9-4 ab.).

Ce 1/8ème de finale face au Taïwanais devait sur le papier n'être qu'une formalité pour le numéro 3 mondial. Au sortir d'une longue préparation avec l'équipe danoise, le nouvel ambassadeur Yonex apparaît concentré et affuté comme jamais. Mais à 2-1 en sa faveur au premier set, le décor change. Jorgensen a "senti un clic dans son genou droit". Il n'en laisse d'abord rien paraître, mais son déplacement de plus en plus hésitant ne tarde pas à le trahir. La pause à 11-5 vient à peine retarder l'échéance, mais à la fois son coach Kenneth Jonassen et lui semblent déjà connaître l'issue de ce triste aléa.

Parce que c'est Copenhague, ses terres, Jorgensen retourne au combat. Guerrier dans le jeu, le champion d'Europe en titre tombe d'abord dans le déni de ce nouveau tragique épisode de sa carrière rocambolesque. Mais des douleurs de plus en plus fortes en début de seconde manche et une énième décharge dans le genou à 9-4 sonnent la fin de l'agonie. Et le glas de ses ambitions mondiales, une nouvelle fois remises à plus tard, un an après son quart de finale épique perdu face à Nguyen Tien Minh. Incapable de retenir ses larmes, le guerrier d'Aalborg quitte le court effondré. Le genou est certes touché, mais la tête sera assurément le chantier le plus vaste à gérer pour l'encadrement danois après cette terrible soirée à Copenhague.

Le Danemark n'a pas tout perdu

Le clan scandinave avait déjà payé un lourd tribu sur l'autel des 1/8èmes de finale avec la défaite de Pedersen/Rytter-Juhl (2) en double dames. Numéro 2 mondiales, les locales affichaient clairement leurs envies d'or à domicile. C'était sans compter sur une paire difficile à jouer, les Indonésiennes Maheswari/Polii (10 - 21-18, 21-19).

Vittinghus en dedans face à Son Wan Ho (21-19, 21-12), Kristansen/Houmann et Kruse/Ropke éliminés : le bilan du jour est lourd pour le clan danois. Leur seul rayon de soleil se nomme finalement Viktor Axelsen. La maturité de la tête de série 14 impressionne, à l'instar de sa victoire autoritaire face à Nguyen Tien Minh (21-17, 21-18). Et si le malheurs des uns fait le bonheur des autres, le jeune Viktor doit alors caresser désormais le rêve d'une médaille mondiale à domicile. En quarts de finale, il aura l'occasion de faire honneur à son aîné Jorgensen face à son tombeur du jour, Chou Tien Chen.

Presque dans l'anonymat, Boe/Mogensen (3) et Fischer/Pedersen (3) ont évité la débâcle. A eux désormais d'éviter le camouflet en sécurisant des médailles pour leur patrie.

Le simple dames perd la tête

Complètement fou et imprévisible. A l'image des derniers tableaux féminins en Super Series, le simple dames a tout simplement offert un spectacle renversant aujourd'hui. D'abord parce que la discipline perd sa championne en titre Ratchanok Inthanon (4). Insuffisamment remise de son hospitalisation récente, la Thaïlandaise craque face à Minatsu Mitani (8-21, 21-12, 21-18).

Plus tard en soirée, Carolina Marin a encore frappé. On est en droit de se demander où s'arrêtera l'Espagnole, large vainqueur de Wang Yihan (3 - 21-9, 21-12). Au vu de l'écart au score, on est en droit de se demander si la longiligne et fragile chinoise était en pleine possession de ses moyens. Surprenant aussi, le démarrage au diesel de Nehwal et Sindhu. Les deux Indiennes déjouent au premier set avant d'aller chercher respectivement Takahashi (13) et Bae (6).

En bref : Koo/Tan et les Adcock disent stop, Pang en veut encore !

A peu de chose à dire, leur retour aurait pu être fracassant. Mais les fantasques Koo/Tan n'ont pas trouvé les ressources pour éliminer les Taïwanais Lee/Tsai (6) ce soir en 1/8èmes de finale (14-21, 21-10, 21-19). Insuffisamment préparé physiquement, Koo Kien Keat aura néanmoins enflammé de son charisme le début de compétition. Terminé aussi pour Adcock/Adock (4), dont le tirage piège qui les opposaient à Liu/Bao leur aura été fatal (21-16, 26-24).

Pour Eric Pang en revanche, la folle aventure continue ! A bientôt 33 ans, le vétéran hollandais continue son improbable rush vers les sommets. Brillant vainqueur de Tian Houwei hier, le batave est en quarts de finale des Mondiaux 2014 après avoir remonté un set à Saensomboonsuk. Le voici à un match d'une inespérée médaille mondiale, à voler autour du coup d'un Tommy Sugiarto (5) impressionnant depuis Lundi.

Est-il encore besoin de le préciser ? Lee Chong Wei (1 - face à Scott Evans) et Chen Long (2 - face à Srikanth Kidambi) n'ont pas perdu de temps sur les courts aujourd'hui. Leur duel à distance continue, considérablement éclairci par les retraits de Tago ... et donc de Jorgensen.

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