MALAYSIA OPEN 2015 : Et la Chine prit les choses en main

Publiée par Ivan Cappelli le vendredi 3 avril 2015 à 20:38

Wang Shixian

Vous l' aviez oubliée en Inde ? Elle se rappelle à votre bon souvenir en quarts de finale du Malaysia Open 2015 ! Intraitable aujourd'hui à Kuala Lumpur, la Chine a fait régner sa loi loin de ses bases, malgré une faiblesse devenue habituelle en double hommes. Une faille qui prive quoiqu'il arrive les Hommes de Li Yongbo du grand chelem, mais qui ne les empêche pas de réaffirmer leur main mise à un mois du début de la course à la qualification olympique.

Wang Shixian au bout de l'effort !

Osons l'affirmer : Wang Shixian n'emportera probablement pas son premier titre de la saison en Malaisie. Comment imaginer que la numéro 2 chinoise puisse se remettre assez vite d'une telle épreuve après sa qualification épique face à Nozomi Okuhara ? Malmenée pendant près de 2 heures (1h51 de match, record de l'ère Super Series !), la talentueuse patte de la CBA a finalement eu raison de la prodigieuse japonaise (21-19, 15-21, 22-20).

Comme souvent, la vitesse phénoménale d'Okuhara lui permet de dominer les échanges. Mais à l'expérience, l'une des trois reines du simple dames chinois est parvenu à profiter des quelques erreurs tactiques de sa jeune rivale pour rester dans le match. Un peu de réussite (une bande à 21-20 pour conclure le match) et quelques coups de génie permettent à Wang Shixian de s'en sortir pour cette fois. Et de saluer le courage d'une Okuhara percluse de crampes et en larmes à l'issue du match.

Wang Shixian défiera demain la championne du monde Carolina Marin, facile vainqueur de Cheun Ngan Yi (21-12, 21-9) et très nettement avantagée par le paramètre physique. De l'autre côté, Li Xuerui signe son retour en forme par une victoire en 3 sets face à Wang Yihan et affrontera Saina Nehwal, tombeuse de Sun Yu.

Les patrons du simple hommes s'affirment

Quand ils sont dans un état de forme comme ça, ces deux-là sont définitivement dignes de leur rang. Chen Long (1) et Jan O Jorgensen (2) ont une nouvelle fait montre d'une grande maîtrise aujourd'hui à Kuala Lumpur. Le premier a écarté avec force le prodige japonais Momota (21-16, 21-13), l'écoeurant par une couverture de terrain imperturbable. Lui aussi solide en défense, Jan O Jorgensen l'imite face à Wei Nan (21-9, 21-15).

Seul problème : si Wang Zhengming devra sûrement céder sa place - de gré ou de force ! - au numéro 1 mondial, Jorgensen devra lui se battre avec rien moins que Lin Dan. Comme souvent un peu indolent, le double champion olympique a mis un set à démarrer avant de submerger Tian Houwei (11-21, 21-16, 21-13). Un affrontement prometteur en perspective, dont le Danois était sorti vainqueur lors de leur dernière opposition au Japon.

En double, les Adcock (5) s'inclinent une nouvelle fois face à Ahmad/Natsir en trois manches face à Ahmad/Natsir, comme au All England. Mais le double hommes attirera une nouvelle fois toutes les attentions, avec des demi-finales alléchantes entre les quatre paires leaders du classement mondial. Lee/Yoo (1) affronteront Lee/Tsai (3) tandis que Boe/Mogensen (2) et Ahsan/Setiawan (4) se disputeront la revanche des Mondiaux 2013.

Les résultats du Malaysia Open 2015 ICI

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  • Furkro
    Le 03/04/2015 à 20h45 (0)
    J'espere une finale entre Chen Long et Lin Dan, en esperant que le second donnera tout cette fois ci :)
  • Sebikun
    Le 03/04/2015 à 22h54 (0)
    Pourquoi "patte gauche" ? Wang Shixian est droitière me semble-t-il. De plus, et sans parti pris pour les joueuses chinoises, je pense qu'il est un peu tôt pour s'emballer suite à la "performance" de Nozomi Okuhara. Oui, elle a fait un gros match contre une joueuse bien mieux classée qu'elle mais de là à dire qu'elle va tout déchirer prochainement, c'est un peu prématuré. Des tas de joueurs ou joueuses ont semblé bien prometteurs sur une saison, voire un tournoi, mais n'ont jamais confirmé par la suite, ou ne sont restés que des "Poulidor", des seconds couteaux. A titre d'exemple, on pourrait citer des joueuses comme Cheng Shao Chieh (dont je regrette l'absence à l'international car elle avait un jeu atypique pour une femme), Eriko Hirose, et le cas plus marquant et toujours d'actualité de Ratchanok Intanon. Alors oui, cette dernière a décroché le titre de championne du monde en 2013 sur ce que j'appelle un coup de chance (tirages heureux - Juan Gu, Yip Pui Yin, Carolina Marin -inconnue à l'époque- puis finale contre Li Xuerui) pour elle et opposantes meilleures qu'elle en temps normal en petite forme). Pour faire clair, tout s'est bien goupillé sur cet évènement pour lui permettre d'arriver au bout. Mais depuis, plus grand chose. Combien de joueurs et joueuses avons-nous vu briller le temps d'une saison, le temps d'un tournoi en se disant qu'ils étaient des "grands" en devenir Je pourrais en faire toute une liste. Les vrais "grands" sont les seuls à pouvoir enchaîner les saisons en étant victorieux (Lin Dan, Lee Chong Wei, Yu Yang, Zhang/Zhao, Cai/Fu - à une époque -, etc...). Bref, tout ça pour dire qu'il est un peu tôt pour crier "à la pépite" en se basant sur un seul match. Je me souviens d'avoir été époustouflé par le jeu de Daren Liew alors qu'il avait remporté les IFB en 2012 face à Axelsen, mais aujourd'hui force est de constater que s'il a pu gagner à cette époque c'est par manque de répondant en face (peu de grands joueurs avaient fait le déplacement cette année à Paris). Pour finir, je nuancerai mon propos en disant que ces Ratchanok, ces Okuhara et autres sont encore jeunes et qu'ils vont peut-être se révéler dans les années à venir. Et puis tiens, pour rester dans le simple dame, je lance les paris sur Tai Tzu Ying (même si cette dernière est sortie prématurément en Malaysie).
  • Ivan Cappelli
    Le 03/04/2015 à 23h03 (0)
    Je loue ta prudence sebikun, mais Okuhara est annoncée de longue date au plus haut niveau et n'a été freinée que par son genou en 2013/2014. C'est un parti-pris total, mais je suis tombé amoureux de son jeu depuis quelques mois (vraiment !), et surtout de sa vivacité exceptionnelle. C'est typiquement le genre de joueuse qui n'aura pas une carrière longue et qui peut rapidement décliner (blessures ou vieillissement), mais en attendant quel pied à voir des matchs d'un rythme endiablé ! Seul bémol : sa petite taille l'empêche de finir les points et l'oblige à ramer un peu plus que nécessaire. Mais ces prestations face à Marin à Hong-Kong, ou récemment face aux meilleures laissent augurer le meilleur ;)
  • Sebikun
    Le 04/04/2015 à 0h02 (0)
    Concernant ce "problème" de taille, je m'étais dit la même chose pour Cheng Shao Chieh à l'époque où on pouvait encore la voir évoluer sur le circuit des Superseries. Quel dommage qu'elle ait été, selon moi, lésée par sa taille sur le tableau du simple dame car elle jouait vraiment comme les meilleurs du simple homme (plongeons et jump smashes compris).


    http://youtu.be/icOBrvyMNL4
  • ForZa
    Le 04/04/2015 à 0h33 (0)
    Effectivement cette Japonaise impressionne, à surveiller.

    Sebikun je te trouve un peu dur avec Ratchanok Intanon. Dire qu'elle gagne les Championnats du monde "sur un coup de chance", à seulement 18 ans (record) dans le fief de l'invincible Li Xuerui, c'est couillu ! Elle a peut-être eu un tirage heureux mais de là à parler de chance...
    Pour rappel, la même année elle bat un autre record, celui de la plus jeune finaliste du prestigieux All England (en battant au passage Schenk et Nehwal, et en prenant un set à Tine Baun, des cadors bien plus expérimentés sur le circuit à l'époque). Ses autres records de précocité de 2009 à 2013 sont loin d'être anodins par ailleurs. Après sa superbe saison 2013, il ne faut pas oublier qu'elle a eu des pépins physiques (dos, jambes...) donc pas étonnant que cela ait mis un frein à son ascension. Enfin comme tu le dis très justement, elle a tout juste 20 ans et il suffit de suivre sa page Facebook pour se rendre compte que ce n'est encore qu'une ado à la maturité limitée.

    Je suis le premier à dire attention avec les joueurs précoces qu'on annonce comme des super stars (ex : Axelsen) mais Ratchanok est quand même à part à mes yeux. Il lui manque cette maturité et cette "envie d'avoir envie" comme dirait Johnny. Cette petite flamme dans les yeux je l'ai revue lors de son match contre Carolina Marin la semaine dernière, qu'elle a battu alors que Carolina semble intouchable en ce moment. Je suis curieux de voir son attitude lors des Jeux de Rio 2016. Laissons lui le temps de vraiment éclore, elle est juste coupable d'avoir été Championne trop tôt.
  • FransV
    Le 05/04/2015 à 20h34 (0)
    @Sebikun : Très juste !