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Votée le 21 avril dernier lors de l'Assemblée Générale de la Fédération Française de Badminton, la décision d'augmenter le prix de la licence fédérale ainsi que de ponctionner 2 ¤ par compétiteur à l’inscription de chaque tournoi adulte entrera en vigueur en septembre prochain. Le point et les explications d'une mesure qui fait beaucoup parler.

Une mesure inédite

La saison 2018-2019 de badminton se profile, et avec elle son lot de changements. En attendant la très probable modification du système de classement dès septembre, et à plus long-terme un éventuel changement de scoring, deux mesures prises par l'organe central du badminton français sont désormais officielles.

Premier point : l'augmentation du prix de la licence fédérale d'un euro (0,50¤ pour les moins de 9 ans). Dans une lettre aux présidents de clubs, Florent Chayet, le patron de la FFBad, se défend : par la prise en compte de l'inflation, "la licence à la rentrée prochaine restera moins élevée en euros constant qu'elle ne l'était en 2013 !" souligne-t-il.

Second point : une participation de 2 ¤ pour les compétiteurs à l’inscription à chaque tournoi adulte. Une mesure inédite qui ne s'appliquera cependant ni aux tournois jeunes, ni aux championnats - départementaux, régionaux et nationaux – ni aux compétitions Promobad.

Une participation minimum d'un euro par saison pour chaque licencié, donc, couplée à une somme proportionnelle en fonction du nombre de tournois disputés par saison, car la hausse devrait vraisemblablement être directement répercutée sur les droits d'inscriptions aux différents tournois. Question : À quoi vont servir ces mesures, et qui en tirera des avantages ?

Les Jeux de 2024 en point de mire

Deux mesures financières destinées à deux grands chantiers. Souvent réclamée, une mise au goût du jour de tout l'éventail numérique du badminton est à l'étude. Dans une interview accordée pour "Orléans Masters – Le Mag" en mars dernier, Florent Chayet présentait cette transformation comme un volet primordial : "Nous avons probablement sous-investi dans le numérique depuis un certain temps. Nous avons un retard à rattraper.".

Une stratégie numérique d’envergure qui regroupe différents aspects : côté licencié, un nouvel espace individuel qui pourrait à terme permettre de s'inscrire et payer directement ses tournois. Côté clubs, la mise à disposition gratuite d'un logiciel de gestion de compétitions moderne et performant pour les organisateurs de tournois, ainsi que des progrès en terme de gestion des structures clubs.

Autre volet : celui de la performance. "Avec l'attribution des Jeux de 2024 à Paris, nous serons dans le devoir de nous montrer à la hauteur d'un événement qui se joue à domicile pour nous, avec toute l'implication financière que cela engendre." expliquait l'élu dans le magazine 100 % Bad. Avec en vue les Jeux Olympiques de Paris 2024, la fédération veut à tout prix mener à bien sa politique de performance et du haut-niveau, même si les contours restent encore flous aujourd'hui, surtout après le départ de Peter Gade du giron fédéral. Le développement des clubs Avenir et la création de nouveaux pôles espoirs répondent eux à un renforcement du programme d'accès au haut-niveau.

Au-delà de ces deux principaux chantiers est également présenté un programme d’aide à la structuration des territoires et de renforcement en termes de formation et de professionnalisation, ou encore la poursuite des engagements fédéraux en termes social et sociétal.

Les "gros" compétiteurs, premiers impactés

Les premiers impactés par ces nouvelles mesures seront donc les compétiteurs. Ou plutôt certains compétiteurs comme a voulu le rappeler Florent Chayet, en avançant que plus de 20 % des compétiteurs ne participent qu'à un seul tournoi dans l'année, quand la moitié s'inscrit à trois tournois ou moins. Autrement dit une hausse de 6¤ maximum pour une grande partie de ces derniers. Des chiffres qui ne justifiaient pas la mise en place d'une "licence compétiteur" où un joueur disputant deux tournois dans la saison paierait le même prix qu'un autre en disputant plus de 20. Une "taxe tournoi" à chaque inscription paraissait donc plus juste aux yeux de la fédération.

Une mesure pour les compétiteurs et par les compétiteurs donc, car ceux-ci, dixit Chayet, sont  "un peu plus consommateurs de ressources que les autres joueurs". Quant au financement des autres chantiers que ceux directement destinés aux compétiteurs, le président de la FFBad plaide pour la collectivité : "C'est bien que les joueurs loisirs financent le haut-niveau, les écoles de jeunes, le sport-santé, les dispositifs pour les handicapés. C'est bien que nous participions tous à ça."

Face aux critiques, le président de la FFBad se défend, expliquant que "c'est principalement pour rendre des services aux licenciés que nous n'étions jusque là pas capable de leur rendre." "Est-ce qu'il vaut mieux payer 50¤ avec les services que nous avons actuellement, dont je suis obligé de reconnaître qu'ils ne sont pas à la hauteur de ce que je souhaiterais, ou est-ce qu'il vaut mieux payer 56¤ (voir les chiffres ci-dessus) et avoir en revanche beaucoup plus de services."

Pour les "gros compétiteurs" en revanche, la participation de deux euros par tournoi disputé (et non pas par tableau) pourrait gonfler les dépenses. Une contribution, qui, si elle se retrouvait couplée à une augmentation du coût de la licence via cette fois les ligues et/ou les comités dans certaines régions (chaque ligue et comité décident d'une part qui leur revient directement), pourrait se traduire par une augmentation significative du coût de la pratique.