Les joueurs français à l'international
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Les joueurs français à l'international

Démarré par jimbelay, 01 Novembre 2012, 13:20

jimbelay Le 01 Novembre 2012, 13:20 Dernière édition: 01 Novembre 2012, 13:20 par jimbelay
Je souhaitais faire un post pour parler/discuter sur nos possibilités d'évoluer au niveau international et sur les volontés de la FFBAD. Je pose un peu en vrac et laisse ceux qui le souhaitent réagir!

- Au vu des résultats français que ce soit en senior ou en junior, même s'il y a un effort actuel et un hissement dans la hiérarchie mondiale, je constate que nos joueurs sont encore en deça du niveau qui permettrait d'avoir une médaille. Qu'en dites vous?

- Après Hongyan Pi, Brice Leverdez, Laura Choinet, les soeurs Vignes, qu'avons nous? Dans 5-6 ans ces joueurs ne pourront plus continuer je pense. Avons nous des relèves?

- La FFBAD met beaucoup en avant certains joueurs, qu'en est il des autres? Et nos joueurs ont ils les moyens de pouvoir rivaliser avec les autres nations?

- Certains jeunes éclosent mais ils sont déjà "vieux", arrivons nous à détecter les joueurs suffisament tôt? Viktor Axelsen a que 18 ans... Arriverons nous à faire de même en France?

Voilà voilà...

"Les tournois deviennent chers, bientôt 30€ pour faire 2 matchs"


Ivan Cappelli Le 01 Novembre 2012, 14:03 #1 Dernière édition: 01 Novembre 2012, 14:08 par Lk2009
- Au vu des résultats français que ce soit en senior ou en junior, même s'il y a un effort actuel et un hissement dans la hiérarchie mondiale, je constate que nos joueurs sont encore en deça du niveau qui permettrait d'avoir une médaille. Qu'en dites vous?

---> Cela prend du temps. Nous ne sommes pas une nation avec beaucoup de vocations pour le Bad de haut niveau, et surtout les quelques joueurs susceptibles de percer ne jouissent pas d'une opposition suffisante à l'entraînement pour progresser vite. Exemple de la Chine : les Wang Zhengming, Du Pengyu, mais aussi les jeunes qui intègrent le centre national s'entraînent au jour le jour avec les Lin Dan, Chen Long & Co.
La maturité pour un joueur de Badminton européen (hors danemark) se situe autour de 29 ans. On le voit aujourd'hui avec Juliane Schenk pour l'Allemagne. Laissons par exemple Brice Leverdez parcourir les 3 saisons qui le séparent de cet âge et jugeons à ce moment là, mais il peut très bien encore avoir une carrière à la Marc Zwiebler et percer d'un seul coup, surtout que cette année olympique est quand même particulière sur le plan de la gestion de saison.

- Après Hongyan Pi, Brice Leverdez, Laura Choinet, les soeurs Vignes, qu'avons nous? Dans 5-6 ans ces joueurs ne pourront plus continuer je pense. Avons nous des relèves?

--->Les soeurs Vignes ne sont pas encore intégrées au Pole France car elles ne jouissent pas de la nationalité française. J'espère que cela n'est plus qu'une question de temps. Mais si elles venaient enfin à l'être, cela pourrait être une émulation très intéressante pour des jeunes comme Lansac, Tran et Batomène car malgré son excellent niveau déjà, elle reste une joueuse susceptible d'être rattrapée en terme de niveau de jeu, à l'inverse d'une Pi Hongyan intouchable.
Brice Leverdez et Laura Choinet par exemple ont encore beaucoup à apprendre  ... mais aussi beaucoup à donner. 5-6 ans c'est à la fois beaucoup et peu, mais cela laisse largement le temps à ces joueurs d'émerger. On peut aussi envisager des scénariis ou ces joueurs seraient dépassés d'ici deux trois saison. Et dire qu'il n'y a rien derrière est injuste. Audrey Fontaine est encore très jeune, les Palermo, Lorraine Baumann, mais aussi Lucas Corvée ne sont pas là pour faire de la figuration !

- La FFBAD met beaucoup en avant certains joueurs, qu'en est il des autres? Et nos joueurs ont ils les moyens de pouvoir rivaliser avec les autres nations?

---> Je ne saisis pas bien ou tu veux en venir, mais je pense qu'au contraire la FFBad fait des efforts en ce moment pour ouvrir la concurrence sur le plan national. Les chances données aux Baumann, Corvée, Claerbout & co en attestent.

- Certains jeunes éclosent mais ils sont déjà "vieux", arrivons nous à détecter les joueurs suffisament tôt? Viktor Axelsen a que 18 ans... Arriverons nous à faire de même en France?

---> Le cas Axelsen est une ultra exception en Europe, c'est un talent comme tu n'en vois que tous les 10 ans. A titre d'exemple, un Peter Gade n'a accompli ce que lui a accompli qu'à 21 ou 22 ans. On ne peut pas se baser sur des Ovnis comme Axelsen pour juger le Bad français ...
Laissons le temps à des Delphine Lansac, Anne Tran (en doubles probablement) ou encore des Thomas Rouxel qui peut faire quelque chose selon moi. La progression se fera de génération en génération, de palier en palier, mais ne rêvons pas : il est impossible je pense d'envisager bénéficier d'un Top 20 mondial français à court terme.
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Excellente analyse LK!
J'espère que Pi intègrera le staff des entraineurs pour qu'elle apporte son expérience au plus haut niveau!
Comment interpréter les dires de Barbara Matias sur les lacunes de la fédé?
Etes-vous en accord sur le parti pris qu'elle affiche ou bien êtes vous plus modéré, mais que oui, il faut transformer le fonctionnement de la fédé pour à la fois reconnaitre les nouveaux talents (Delphine ne sera pas suffisante encore) les accompagner avec un système de sponsoring, et moderniser les méthodes des entraineurs avec plus de confrontation au plus haut niveau.
J'avais trouvé l'idée de s'entrainer ensemble des nations européennes, avant les JO très intéressante mais pas assez approfondie dans le temps. Reverra-t-on se genre d'action? afin de partager le savoir des meilleurs et nous (nations annexe du bad à savoir la france, suisse, italie espagne...) tirer vers le haut?
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Pi Hongyan devrait selon toute vraisemblance faire une pause avec le bad avant d'intégrer le staff fédéral.

Concernant les propos de Barbara Matias : je trouve son regard assez intéressant, notamment lorsqu'elle dit qu'il faut arrêter de ne virer que les joueurs lorsque les résultats ne sont pas bons, mais aussi sur la durée les entraîneurs.
Maintenant, j'ai le désagréable sentiment que ce que beaucoup de gens vont retenir de cet entretien, c'est qu'il ne faut pas naturaliser françaises les soeurs Vignes Waran. Or pour moi, il y a une nette différence entre intégrer à l'INSEP deux joueurs situées entre la 50ème et la 100ème place mondiale pour créer l'émulation et recruter T10 mondiale qui ne sera jamais rattrapée par aucune joueuse derrière elle. Et surtout depuis de nombreuses années maintenant, les soeurs Vignes s'entraînent en France, ce qui change singulièrement la donne et serait une juste travail de l'exceptionnel travail de l'ASPTT Strasbourg et de cadres comme Julien Fuchs, lui même par ailleurs lésé par le système fédéral.

Concernant le sponsoring : la situation des joueurs français va radicalement changer au 1er Janvier : ils seront désengagés de leurs obligations avec Adidas et pourront jouer avec les tenues de leur équipementier, ce qui va singulièrement augmenter leur valeur "marchande" sur le circuit. Ils pourront jouer aux quatre coins du monde en Yonex, Babolat, Wilson Carlton et autres et seront ainsi valorisés auprès des marques. Cela leur permettra également de dénicher des sponsors maillots, ce qui est loin d'être négligeable. Je pense que 2013 sera une année charnière dans l'évolution du bad de haut niveau en France.

Concernant l'entraînement multi-nations que tu évoques babky, c'est quelque chose d'assez courant malgré tout. Pendant les fêtes de fin d'année entre 2011 et 2012, Pi Hongyan préparait sa saison avec des filles comme Carolina Marin ou Petya Nedelcheva. Mais ce type d'entraînement répété pose encore le problème soulevé par Barbara Matias : la mise en place d'une structure unique autour de joueurs ou joueuses au lieu de favoriser le collectif. Sur ce point, je pense effectivement qu'il aurait été mieux de ne pas considérer les joueuses entourant Pi Honygan comme des sparring partners, mais bien comme de potentielles concurrentess.
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Par exemple Julien Maio et Antoine Lodiot sont en double hommes de grands espoirs en France  !
[align=left]X-Feel Essential Metricflex, Aerosonic 11kg x2
Nanoray 500, NG98 11kg x2
ArcSaber Z-Slash 11kg[/align]

C'est bien, les gens réagissent héhéhé...

Concernant les soeurs Vignes, je ne suis pas contre leur intégration en France, bien sûr tu as raison, si elles sont à l'INSEP, il faut que les autres joueuses restent des joueuses et pas des sparring partners...

Je suis content d'apprendre que les joueurs peuvent bientôt choisir leur propre sponsor et ainsi augmenter leur visibilité dans les médias. Du moins j'espère que cela se fera... Imaginez une pub Babolat de badminton avec Brice Leverdez en effigie... Au journal du 20h soyons fou!

Il est vrai que Laura Choinet et Brice Leverdez ont encore du temps devant eux. Cependant, tu cites des noms, Corvée etc... Oui, ils sont présents, oui ils sont prometteurs mais non ils ne sont pas encore là pour la relève... Il y a de GROS écarts de génération. C'est plus cet écart, ces fossés inter générationnel que je voulais souligner. Je ne sais pas si je suis clair....

Quand je parle de moyens de la part de la FFBAD, c'est son investissement... Actuellement, on paye, on donne des sous à la FFBAD, j'aimerais savoir ce qu'ils font avec! Tout ce que je reçois c'est un magazine tous les 5 mois... Et ce n'est pas la FFBAD qui m'entraîne c'est mon coach. Ceci dit, oui ils ont fait un nouveau site, oui ils ont mis le dispositif jeunes en place, oui ils essayent de mettre en place du streaming vidéo mais est ce fait de la bonne manière?

Si Hongyan Pi devient entraîneuse un jour, cela pourrait être bon sans doute, à voir, je fais toujours la différence entre la joueuse et l'entraineuse. On peut être un "mauvais" joueur et être capable d'etre un tres bon entraineur. Exemple de Arsène Wenger à Arsenal pour le foot. Avons nous des bons entraîneurs? Je suis content que Bertrand Gallet soit devenu entraineur équipe de France, il a transformé Brice Leverdez et permis au club de Créteil d'élever son niveau de jeu en utilisant des gens issus directement du club! Je suis sans doute un peu enthousiaste et parle d'élémens dont je ne connais que ce que je lis dans les journaux etc...

Voilà voilà...

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Ivan Cappelli Le 01 Novembre 2012, 23:03 #6 Dernière édition: 01 Novembre 2012, 23:04 par Lk2009
Je saute directement sur la partie des écarts de génération.
Il n'y a à mon sens rien d'anormal à voir des générations entières sans nouveau cador national. Si un Brice Leverdez en puissance émergeait à chaque année de naissance, nous serions depuis longtemps aussi fort que le Danemark :)

Ton observation m'a incité à observer ce que je pourrais appeler le "taux de conversion" par génération. J'ai donc sélectionné les 107 joueurs masculins actuellement Elite ou A1 en France en simples, afin de constater la population de chaque génération.

Partons de la génération 1986. Ceux-ci auront 26 ans cette année, et approchent en théorie petit à petit de leur apogée, dans deux à trois ans. On retrouve dans ce cas Brice Leverdez, Matthieu Lo Ying Ping, mais aussi Mathias Queré (international en double hommes) et d'autres joueurs connus du paysage tricolore. Citons Damien Abalea ou Thibault Pillet.

Nous avons ensuite :
1987 (25 ans) : quelques A1, aucun joueur Elite
1988 (24 ans) : Maxime Renault, longtemps considéré comme un grand espoir, Laurent Constantin (ex-inspien en doubles) et d'autres joueurs A1

On constate donc dans ces deux années une forme de creux, avec un faible taux de conversion et aucun joueur capable de rester stable dans le Top 10 français.

1989 (23 ans) : Yohann Turlan et Sylvain Ternon, mais aussi Arnaud Genin et l'international en doubles Ronan Labar, ainsi un peu plus loin que Maxime Thoor (1/4 de finaliste aux France 2010) et Florent Riancho.
Une année déjà plus intéressante, avec quelques joueurs pouvant encore avoir une courbe de progression nettement ascendante à l'avenir.

1990 (22 ans) : Alexandre Françoise, Maxime Michel (tous deux finalistes des France Junior 2009), mais aussi le champion d'europe juniors Sylvain Grosjean, retraité du Bad international pour se consacrer à ses études ...
On retrouve une génération prometteuse, mais un peu gâchée. Maxime Michel reste lui perséverant avec une finale récemment à  l'Irish Future Series. Il fait montre de résultats internationaux intéressants, hors de toute filière fédérale (médaillé de bronze aux France 2012).

1991 (21 ans) : Thomas Rouxel, Romain Eudeline, Antoine Bebin . Une génération à fort accent de l'Ouest. Un grand élément d'avenir en la personne du numéro 3 français Rouxel, annoncé comme le prochain joueur capable de contester le sommet de la hiérarchie française.

1992 (20 ans) : Marin Baumann, Lucas Claerbout, et une pleïade de joueurs A1. Des joueurs encore très jeunes qui doivent apprendre au contact des meilleurs, mais là aussi des raisons de ne pas abandonner ces jeunes là.

1993 (19 ans) : Lucas Corvée et William Goudallier, mais aussi la nouvelle fureur des doubles Gaëtan Mittelheisser.
Une autre génération prometteuse, déjà dès maintenant mise au contact des cadors nationaux.


Que retenir de tout cela ? A mon sens un changement de cap : parmi tous les joueurs de simples présents à l'INSEP, on note un net rajeunissement de la population. La génération 1992-93 est dès à présent confrontée au top niveau national, au détriment des générations antérieures à 1991 qui paient les changements de cap fédéraux.
L'objectif : augmenter les chances d'obtenir des concurrents sérieux pour le tandem Leverdez / Lo Ying Ping en les confrontant le plus tôt possible à ce type d'opposition, afin d'obtenir une émulation positive.

C'est une chance que n'ont peut-être pas eu les générations immédiatement derrière 1986, peut-être un peu sacrifiées pour permettre l'émergence du tandem Leverdez - Lo Ying Ping. Les écarts de génération ont donc un héritage direct de la part des pics d'émergence de nouveaux joueurs.
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- La FFBAD met beaucoup en avant certains joueurs, qu'en est il des autres?

Au contraire de Lk2009, je suis assez d'accord. J'ai l'impression qu'on nous matraque le crâne avec Delphine Lansac (bon, il y a de quoi, elle est vraiment très forte !), mais il me semble que ça laisse en retrait d'autres joueurs très prometteurs qui émergent sur le circuit senior : Pierrick Cajot (celui qui est allé le plus loin en simple aux mondiaux juniors), ou encore la paire de mixte Kersaudy/Tran, qui font d'excellents résultats (je ne crois pas avoir vu d'aussi bons résultats en mixte depuis Grosjean/Callon).
Maio/Lodiot font aussi partie du top 10 européen en double hommes, on n'entend quasiment jamais parler d'eux.

Maintenant il faut prendre soin de tout ce beau monde, espérer qu'ils n'arrêtent pas leur prometteuse carrière pour leurs études, comme c'est arrivé pour Sylvain Grosjean ou Arnaud Génin. Cette génération de juniors m'a l'air bien supérieure que les précédentes : aux France séniors 2012 on avait des cadets qui arrivaient en demi-finale !! (Lansac, et Tran/Batomène, d'ailleurs je ne comprend toujours pas pourquoi ces deux là ne jouent pas ensemble à l'international au vu de ce résultat assez hallucinant).

Et tout le monde ne cesse de le dire, chaque année le niveau des championnats de France jeunes ne cesse d'augmenter.
alors que manque-t-il pour faire de ces jeunes des champions capables d'intégrer régulièrement le top 50 mondial ?

Je ne pense pas que la Fédé nous matraque le crâne avec Lansac. Il est vrai que cette junior suscite beaucoup d'espoirs pour tous - moi le premier, ce que j'exprime dans mes articles - mais je n'ai pas la sensation que les autres soient lésés cette fois.

Tu as totalement raison sur l'émergence de Kersaudy/Tran. Mais je souligne un point : l'intelligence de notre système fait que le premier, Breton, s'entraîne à Bordeaux tandis que la seconde, Parisienne, s'entraîne à ... Strasbourg. Pour la cohésion et le travail sur le long terme d'une paire on a vu mieux.
Le cas Pierrick Cajot est lui aussi un peu particulier. Il s'est fait remarquer en cadets en passant en une saison d'un petit classement C à un bon classement A. Il a emergé sur le tard. Pour tout ces jeunes, il faudra passer l'écueil du passage chez les Seniors avant d'être aussi affirmatif. Si Delphine Lansac focalise tellement les attentions, c'est que elle du haut de son an de Junior 1 bat déjà la 57ème mondiale en deux sets ! Crois-tu que les autres jeunes cités, malgré leur talent, soient capable d'une telle performance dans leur tableau ? Je ne le crois pas.

Entièrement d'accord sur le gâchis de la génération des Grosjean, Génin. Mais les performances féminines aux France 2012 ne sont pas très significatives. Les médailles de Lansac et Batomene/Tran sont belles, mais il faut se rendre compte que le Badmiton féminin français de haut niveau est un relatif désert dans lequel il y a beaucoup d'opportunités à saisir. On ne peut pas se baser sur ces résultats là pour prédire une future grande.
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A partir du moment ou la fédération ne propose pas de solution formatrice et rémunératrice qui permettent aux jeunes d'uniquement se focaliser sur le bad et leur carrière de bad, les jeunes pousses prometteurs n'auront pas d'autres choix que d'assurer le minimum en faisant des études et diminuer leur concentration sur le jeu. Heureusement que les sponsoring offre des solutions! Vivement qu'adadas termine son contrat!

L'une des clefs de réussite, outre l'entrainement, est le fait d'avoir le focus uniquement dirigé vers des objectifs sportifs, signifiants sacrifices émotionnels, éducateur (études) et investissement total. Les meilleurs le font, les moins meilleurs le font aussi, mais nous, on ne le fait pas. Cela voudrait dire sortir du cadre conformiste tant adoré des français. Le truc, c'est qu'en France on n'ose pas sortir du cadre.
Juste Marion Bartoli a réussi, mais à quel prix! La fédé ne la reconnait pas, le public joue aux hypocrites, elle se sent rejetée ...
Cela ne donne pas envie de faire son propre chemin tout seul. En même temps le Bad n'est pas un sport aussi rémunérateurs! lorsque l'on voit les 15000¤ au vainqueur de l'Open de Danemark, comparés au tennis ou il y a un zéro en plus sur le chèque...

Autre chose, je regardais une ancienne interview de Barbara Matias (encore elle, mais elle aime bien les caméras, pas de ma faute: :P et puis elle est très photogénique!), et disait qu'elle ne changerait pour rien au monde son club pour un autre plus relevé... Pour moi, cela dénote un manque d'envie ou de réserve quant à son investissement. Aujourd'hui si tu veux progresser au plus haut niveau, il faut se confronter à tous les styles de jeu, or dans un club, on ne peut rencontrer tous les styles au plus haut niveau! Faut les côtoyer quotidiennement! Ce n'est pas en compétition que l'on s'habitue... J'ai noté un manque d'ambition malgré les dire (se qualitfier pour les championnats du monde de paris2010). Si l'on veut être le meilleurs, il faut aussi bouger, apprendre les autres formes de jeu, s'imprégner des astuces, s'enrichir!  Outre le talent, lorsque l'on est champion de france, il y en a c'est sûr, mais en face, tous les autres champions l'ont aussi. Il faut se confronter aux autres, aller vers l'autre, les challenger.

Bref on ne refait pas le monde du bad, mais Barbara a soulevé des points et des axes d'amélioration pour permettre de faire progresser les joueurs...

Les nouvelles générations ont beaucoup de chance, car malgré tout le niveau en France augmente et les jeunes qui arrivent vont se confronter à nos plus forts joueurs sur le circuit. Ils arriveront à jeu égal plus tôt que leur prédécesseurs. Un peu comme dans une fraterie, le cadet est souvent plus fort que l'ainée car le cadet sera opposé plus tôt aux problématiques que l'aînée. On va les voir s'installer de plus en plus dans les top100/top50 mondiaux. Il faut juste que l'un deux fassent une grosse perf pour prouver que tout est possible.


 
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C'est impossible aujourd'hui de se focaliser uniquement sur le Badminton pour un athlète européen. A moins de renoncer à tout avenir professionnel post-carrière ...

Concernant Barbara Matias et cette ancienne interview que tu cites, je relèverais juste que depuis elle avait muté de son club formateur d'Ezanville pour le plus rémunérateur club de Boulogne Billancourt.

Et tu as raison : les nouvelles générations bénéficient d'un terreau nettement plus fertile à la progression : reste maintenant à travailler et à ne pas subir de grosses pertes de talents !
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Citation de:  Lk2009Concernant Barbara Matias et cette ancienne interview que tu cites, je relèverais juste que depuis elle avait muté de son club formateur d'Ezanville pour le plus rémunérateur club de Boulogne Billancourt.

J'aurai dû vérifier le club actuel, mais il me semble que boulogne n'est pas dans le top12 ... On ne peut rivaliser avec les meilleurs que lorsque l'on y est confronter ... Ecouen est en N1 et Boulogne en  N2.

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L'attrait financier n'est pas négligeable. A mon avis, Boulogne-Billancourt doit proposer une rémunération non négligeable ... et Boulogne sera à n'en pas douter au minimum en N1 sous peu.
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Je ne m'y connais pas autant que vous, donc c'est super, j'apprends, je note, je fais des fiches... Je plaisante bien sûr! Pas jusque là mais... Vos argumentations et apports badmintonesques sont enrichissants, merci!

Je rebondis moi aussi! Avez mes lacunes! Vous dites que les joueurs doivent être mobiles, investis, déterminés etc... Chaque année je vois des joueurs A ou moindre qui ont des propositions et changent de club. Et alors là, c'est le drame... "Tu nous as trahis" Et j'en passe et des meilleurs... Peut être nos joueurs sont ils encore un brin affectif, ce qui est bien car après tout ils font partie d'un collectif! L'inconvénient c'est qu'ils se sentent attachés à un endroit. Sans doute les entraîneurs actuels ont ils du mal à laisser partir leurs protégés... Et surtout, à établir un parcours sportif individualisé pour le sportif mais en regroupant une équipe autour de lui!

Pour le sponsoring, oui c'est bien que les joueurs puissent enfin se faire valoir. Inconvénient, je suis enthousiaste, supposons que dans les 10 ans à venir, l'argent afflue via ces marques, nos joueurs ne vont ils pas prendre la grosse tête? Et dans une moindre mesure, est ce que le fair play du badminton survivra t-il dans des niveaux moindres? Toujours dans un contexte où l'argent arrive bien sûr...

Dernière question: quelqu'un peut il m'en dire plus sur les volontés de Bertrand Gallet?

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Ivan Cappelli Le 02 Novembre 2012, 12:20 #14 Dernière édition: 02 Novembre 2012, 12:21 par Lk2009
Cette tendance à l'affectif existe, mais ne résiste pas aux besoins financiers ou sportifs des joueurs et c'est logique, même les entraîneurs formateurs le comprennent parfaitement. Je prends pour exemple Mathias Queré qui vient de rejoindre Aulnay-sous-Bois mais qui était jusqu'alors toujours resté fidèle à son club formateur de Guichen-Bourg-des-Comptes. Un tel raisonnement est possible dans une certaine mesure : celle où le joueur concernait s'entraîne dans une autre structure que celle de son club : exemple de Brice Leverdez qui s'est longtemps entraîné à la fois avec Bertrand Gallet à Créteil et Zhou Junling à l'INSEP, ce qui de son propre avis faisait sa force.

Concernant les joueurs, les sponsors et la grosse tête : la vanité n'attend pas l'argent pour naître, dans tous les sports tu auras toujours des gens simples et d'autres qui te feront sentir à quel point ils sont fiers d'eux même. Nadal a toujours à l'inverse été présenté comme quelqu'un de très sain au Tennis, et d'expérience personnelle des mecs comme Gade, Axelsen ou Lee Chong Wei sont très accessibles. Moralité : ce n'est pas l'argent où le talent qui construisent la vanité, mais seulement les gens qui en tirent trop de vanité.  

Concernant le fair-play, je trouve que tu es un peu naïf :gna: : quand tu vois aux France ou aux IFB le nombre de contestations de jugements des services ou des volants in/out, ou encore l'attitude parfois insultante et provocatrice des joueurs, je peux te dire que le Badminton de haut niveau est un sport sans pitié ! Je n'ai par exemple jamais de mes yeux vu un badiste déjuger une décision arbitrale pour se retirer un point sur une sortie de volant mal jugée ...

Concernant Bertrand Gallet : son intégration récente à l'INSEP est à mon sens une excellente chose : outre son talent et son expérience du temps où il était numéro 1 français, c'est aussi un excellent entraîneur qui vit avec son temps, qui fait évoluer ses méthodes. Son interview parue dans Le Monde la semaine passée ( à retrouver ici ) est édifiante à ce sujet.
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