MONDIAUX 2015 : Les bleus dans le positif après l'entame

Publiée par Ivan Cappelli le lundi 10 août 2015 à 18:02

Ronan Emilie

Longtemps, l'équipe de France de badminton a longtemps laissé envisager un début de championnats du monde de badminton 2015 digne des conte de fées à Jakarta. Mais si les champions nationaux des doubles portés par un Ronan Labar des grands jours ont brillé, et si la pépite oullinoise Lansac a réussi une somptueuse performance face à la Russe Perminova, la fin de journée aura été hélas moins porteuse pour le clan bleu. Défaite logique mais frustrante pour nos ambassadeurs Mittelheisser/Fontaine, revers surprise pour Thomas Rouxel : si l'euphorie a côtoyé la détresse aujourd'hui, le bilan penche plutôt du bon côté au moment des comptes.

Les bleus bien sortis des starting-blocks

Seraient-ils plutôt matinaux ? Le duo Labar/Lefel a en tout cas été récompensé de son lever matinal à Jakarta. Fine et rusée, la paire montre la voie et s'impose face à leurs homologues malaisiens Tan/Lai, 42èmes au classement BWF. Sur la forme, l'Arrageoise et l'Aixois prennent l'avantage du premier set peu après la pause et se l'adjugent 21-18. Au second set, ces derniers roulent sur les asiatiques (15-8, 17-11) mais le stress et la peur de gagner ont bien failli leur coûter cher: remontés 18-18 puis 20-20 après 2 volants de match en leur faveur, c'est avec le mental qu'ils concluent la bataille 22-20. Des passages à vide qu'il faudra à tout prix éviter contre leurs adversaires de demain, les Néerlandais Piek/Arends (15), une paire européenne redoutable qui les avaient battus il y a 2 ans au Belgian International.

En double hommes, Ronan Labar double la mise avec son partenaire et ami Baptiste Carême. Malgré un premier set largement mené par les Français (21-10), ces derniers se laissent endormir et commettent des fautes rapides au deuxième set. Les Philippins Magnaye/Vivas en profitent et accélèrent pour décrocher celui-ci 21-17. Mais l'expérience et le désir de vengeance tricolore (ils avaient été battus l'année dernière en finale du Swiss Open par les Philippins) feront le reste pendant la belle. 21-10 en leur faveur, grâce notamment à une meilleure maîtrise des trois premiers coups de raquettes occasionnant de nombreuses fautes de l'autre côté du filet. Ils s'offrent ainsi un match de gala mercredi face aux héros indonésiens Ahsan/Setiawan (3), favoris de la compétition sans aucun doute poussés par la flamme patriotique de l'Istora Stadium.

La petite dynamite oullinoise Delphine Lansac grandit elle aussi de compétition en compétition. Opposée à Natalia Perminova, la vice-championne de France a géré son match en patronne pour rejoindre le tour suivant. Forte d'une marge de man½uvre confortable en première manche, elle la remporte tout en contrôle 21-18. La deuxième partie est plus décousue : Delphine part bien (3-0, 6-3) mais la Russe reprend la main (6-6) jusqu'à 16-13. Cependant, forte d'une surprenante maturité dont nous vous parlions hier en introduction de son interview, la championne de France 2013 parvient au courage à rattraper son retard (16-16) et domine le money time pour remporter la mise 21-18. À victoire forte, image forte : la perle française rayonnante partage une accolade presque enfantine avec ses coachs, dont un certain Peter Gade. Demain, la Thaïlandaise Ongbumrungpan (15) se dressera de l'autre côté du filet pour une escarmouche riche en intensité, et où tout est encore possible pour la gladiatrice tricolore.

La fête se gâte en fin de journée

Ça ne passe pas en revanche pour Gaëtan Mittelheisser et Audrey Fontaine. Face aux top 20 mondiaux De Ruiter/Barning, qu'ils avaient déjà contrecarrés au Swiss Open 5 mois plus tôt, tous les espoirs étaient permis. Mais le couple tricolore ne récidive pas sa belle performance helvète et échoue de peu 21-19, 21-18. Sans démériter tout en ayant jamais vraiment dirigé les hostilités de la rencontre, nos ambassadeurs quittent la compétition car uniquement engagés dans ce tableau.

Mais la plus grosse déception de la journée est à mettre à l'actif de Thomas Rouxel, qui repart prématurément de la capitale indonésienne les valises pleines de regrets. Au cours d'une confrontation dans laquelle il était favori, le Camblysien n'a pas se trouver la sérénité nécessaire pour venir à bout du Canadien Martin Giuffre, plus solide face à l'enjeu. Le duel franco-canadien présente très vite tous les signes du traquenard : au coude à coude jusqu'à la moitié de chaque manche, la décision se crée à chaque fois après la pause. Ainsi le premier sang est versé par le numéro 2 canadien (21-15), à qui le Français rend la pareille lors du deuxième acte (21-16). La belle voit le triomphe de l'aîné canadien, qui vient crucifier les espoirs du Camblysien. Un cauchemar pour ses premiers Championnats du monde que le Français tentera de vite oublier afin de se concentrer sur les prochaines grandes échéances de sa carrière.

Tien Chen

Chou Tien Chen fait chou blanc

Mais que s'est-il passé dans la tête du Taiwanais Chou Tien Chen (6) ? Probablement étouffé par l'enjeu, le chouchou de Coubertin est complétement passé à côté de sa rencontre, lui qui avait pourtant montré une forme physique et mentale vaillante il y a quelques semaines en atteignant la finale du GP Gold de Taipei. Fautes directes grossières, mobilité absente, manque de hargne sur le terrain, difficultés à finir les points... le champion en titre du French Open a littéralement offert le premier set au solide malaisien Zulfadli Zulkiffli. Dans le second set, malgré un sursaut d'orgueil, Chou perd un volant de set et laisse filer le combat sans même qu'il ai commencé, sous les yeux abasourdis des spectateurs indonésiens. Il quitte donc Jakarta au premier tour sur un dur mais mérité 21-5, 22-20.

Le britannique Rajiv Ouseph (16) ne fait lui aussi pas respecter la hiérarchie mondiale en se heurtant au smasheur fou thaïlandais Saensomboonsuk 21-16, 21-12. Pas vraiment une contre-performance quand on sait que ce dernier, ancien Top 10 mondial, l'avait jugulé lors de leurs 2 dernières oppositions.

Les autres cadors du circuit, eux, font valoir leur statut de tête de série. Tommy Sugiarto (15) se débarrasse du chef de file espagnol Pablo Abian, tandis que les Indiens Parupalli (10) et Prannoy (11) passent au deuxième tour sans difficultés. Les jeunes loups Momota (4) et Axelsen (7) éclaboussent de leur talent l'Allemand Domke et le Tchèque Koukal, pour passer le premier tour. Résultats notables, le vétéran Nguyen Tien Minh semble infatigable et donne une leçon à son cadet coréen Lee Dong Keun, quand l'Ougandais Edwin Ekiring (137ème mondial) crée lui la surprise en éliminant l'Ukrainien Dmytro Zavadsky. Il poursuit donc sa route au deuxième tour en restant le seul badiste de la compétition représentant l'Afrique dans sa catégorie.

Chez les dames, les patronnes bulgares (Zetchiri) et danoises (Kjaersfeldt) ont respectivement éliminé leurs homologues allemandes (Schnaase) et irlandaises (Magee). La dangereuse américaine Rong Schafer s'est elle offerte le scalpe de l'Espagnole Corrales 16-21, 22-20, 21-17. L'héroïne locale Fanetri s'est quant à elle délectée de la plantureuse Néerlandaise De Visch Eijbergen (21-13, 21-15) dans un Istora Stadium très expressif. Des célébrations de joie promettant une pure folie pour la suite de la compétition !

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