INTERVIEW : D.Toupé, champion du monde Handibad

Publiée par Richard Catroux le samedi 1 février 2014 à 15:59

David Toupé

En marge des Championnats de France 2014, nous avons eu le plaisir de rencontrer le parrain de cette édition. David Toupé, champion du monde de para-badminton nous a raconté son parcours et son ressenti sur cette édition.

Bonjour David, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle David Toupé, j’ai 37 ans. A la base, je suis kiné de profession mais j’ai été rattrapé par mon sport depuis mon accident de ski en 2003. Et je me suis donc investi dans le parabadminton, d’abord bénévolement, ensuite à travers mon BE et je viens d’obtenir le professorat de sport au mois de Septembre 2013. J’ai été placé auprès de la fédération de badminton en tant que cadre technique national depuis le 1er Janvier.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours en tant que sportif valide ?

De tête, j’ai gagné 14 titres en individuels et par équipe, notamment dans les catégories jeunes. A la base j’étais spécialiste de double homme et double mixte. Le seul titre que j’ai eu en simple, c’est en Critérium B il y a 20 ans ici à Cholet. J’ai donc d’excellents souvenirs à Cholet. J’ai aussi été demi-finaliste avec Issy les Moulineaux en Coupe d’Europe. J’ai aussi fait beaucoup de podium aux Championnats de France seniors, derrière une bonne génération. J’ai été à l’INSEP et en équipe nationale jusqu’à mes vingt ans.

Et en para-badminton, quel est ton palmarès (national, international) ?

Il n’y a pas encore de championnats de France en para-badminton même si c’est sur la bonne voie. On y travaille actuellement grâce à une commission. Donc c’est forcément des titres internationaux que j’ai à mon actif. J’ai été champion d’Europe en simple et double mixte il y a 3 ans. J’ai perdu mon titre en simple l’année dernière, et fini donc deuxième. Je n’étais pas engagé en double mixte l’année dernière car ma partenaire était blessée. Avant ce titre de simple aux championnats d’Europe, j’ai fait plusieurs podiums en simple aux championnats du monde et j’ai été vice champion du monde en double mixte il y a 2 ans. Et donc le seul titre qui me manquait était le double homme, et j’ai gagné les championnats du monde de double homme en novembre dernier. C’est vraiment un titre qui a une résonance. Je le fais surtout pour ça, pour communiquer autour du para-badminton. Je ne le fais pas pour les médailles, elles ne sont pas exposées dans mon salon. C’est surtout pour que la pratique soit exposée aux médias et que ce sport se développe, qu’il devienne reconnu. Que la majorité du public handi sache que le badminton est adapté et accessible.

Il n’y a pas encore de championnats de France mais des tournois commencent à se mettre en place. Ils ne sont pas tous homologués mais c’est déjà une bonne promotion. L’objectif sur les prochaines années, c’est de mieux structurer ces tournois. Faire en sorte que les tournois ne se trouvent pas aux mêmes dates et dans la même région. On aimerait qu’il y ait une sorte de circuit avec des tournois dans les 4 coins du pays, et à des dates plutôt espacées. La pratique elle devient intéressante quand on se confronte à des joueurs ayant les mêmes capacités que nous. Le but c’est vraiment d’aller dans cette direction.

(Par rapport à l’édition 2014), qu’en penses-tu ? Malgré la supériorité de Brice Leverdez depuis quelques années, trouves-tu que le niveau du simple homme a tendance à s’homogénéiser ?

De façon générale, le niveau s’est quand même homogénéisé. Maintenant, les joueurs ont tous une excellente technique, avant il y avait des joueurs atypiques avec un jeu qui leur était propre. Le seul qui résiste, c’est Fabrice Bernabé, style « guerrier ». Je le félicite vraiment pour ce qu’il fait, à 37 ans avoir ce niveau. On oublie aussi de dire qu’il est vice-champion d’Europe Vétérans 1, ce n’est pas rien. C’est un très bon ambassadeur. Pour revenir à la jeune génération, c’est intéressant que Lucas (Corvée) puisse rivaliser avec Brice (Leverdez) comme l’an dernier. Pour le moment, Brice semble serein, il maitrise son sujet et reste favori. Mais on a besoin de la relève, de bons outsiders, pour le badminton français et pour pousser Brice Leverdez à continuer de progresser.

A propos des s½urs Vignes Waran, que penses-tu de leurs naturalisations et de leur niveau ?

A priori, elle (Sashina) semble au dessus du lot. Au regard du classement mondial et de ce que j’ai vu, disons qu’elle est nettement favorite. Je pense que c’est une bonne chose qu’elle et sa s½ur aient été naturalisées. L’affaire est maintenant réglée et c’est très bien, car le badminton français a été mal vu. Je fais référence au reportage sur Stade2, ça a fait le buzz mais pas forcément dans le bon sens. A titre personnel, je trouve qu’elles ont méritées leurs naturalisations et elles sont de bonnes ambassadrices, de par ce qu’elles représentent et de par leurs niveaux. C’est une très bonne image pour le badminton français en général qu’elles aient obtenues la nationalité française.

Les paires de doubles ont été remanié au printemps dernier, vois-tu des paires ressortir du lot ?

Il y a quand même des paires qui tournent plutôt bien, à l’image de Ronan (Labar) et Baptiste (Careme) ou encore Emilie Lefel et Audrey Fontaine. Ce sont peut-être les paires qui sortent un peu du lot par rapport aux autres. Après, la complémentarité ça se travaille et c’est bien si l’alchimie prend rapidement.

Pour finir, quelles sont tes échéances futures ?

Cette année, ce sont les championnats d’Europe en Espagne. On n’a pas encore la date mais ce sera très certainement au mois de Mai ou Juin. Je serais engagé en double homme et simple. Pour le mixte c’est un peu plus compliqué, ma partenaire avec qui ont a remporté le titre de champion d’Europe s’est fait opéré de la main donc ce n’est pas encore sûr.

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